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Les Spectacles de la Foire.
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ROZ (Henri-Louis-Jaquet), habile mécanicien suisse, né à la Chaux-de-Fond le 13 octobre 1752, mort à Naples le 18 novembre 1791, a fait voir à diverses reprises des automates très-habilement fabriqués. Lorsqu'il vint à Paris en 1774, il était déjà connu par différentes pièces mécaniques fort curieuses. En 1775, il montrait un enfant de deux ans assis sur un tabouret, devant ' un pupitre, et écrivant sur un papier. Cet enfant trempait sa plume dans l'encre et écrivait tout ce qu'on lui dictait. Il plaçait convenablement les initiales ou les majuscules, laissait l'intervalle d'usage entre les mots et passait d'une ligne à l'autre, le tout sans hésitation.
Sept ans plus tard, en 1782, Droz confia à Leschot, ouvrier mécanicien qui travaillait pour lui et qui est connu pour avoir fabriqué les mains postiches de Grimod de la Reynière, le soin de montrer de nouveaux automates au public, dans une salle située rue de Bondy, à côté du théâtre des Variétés-Amusantes. Ce spectacle était ouvert tous les jours de 10 heures du matin à 2 heures et de 4 heures à 9 heures du soir; le prix des places était de 30 sols et chaque représentation durait une demi-heure ; voici le détail de ce qu'on y voyait : 1° une jeune fille qui touche un clavecin, organisée avec tous les mouvements naturels ; 2° un petit enfant dessinant différents sujets; 30 un oiseau dans une cage qui siffle un chant naturel avec tous les mouvements du bec, du jabot et de la queue, il s'élance et saute d'une perche à l'autre ; 40 une grande bergerie où l'on voit des rochers escarpés, une cabane, un moulin, une chute d'eau et un ruisseau ; une vache qui rumine, un veau qui la tette, dés moutons, des chèvres qui paissent et qui bêlent ; un chien garde le troupeau ; un paysan monté sur son âne sort de la cabane, traverse le paysage pour se rendre au moulin, bientôt après s'en retourne à pied, conduisant l'âne chargé d'un sac : à son passage le chien l'aboie ; un berger sort de l'antre d'un rocher, porte sa flûte à sa bouche, joue un air tendre, éveille sa bergère ; celle-ci prend sa guitare, en accompagne le berger. Ensuite le paysage se termine par la façade d'un bâtiment; sous le portail on
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